Habilitation à Diriger les Recherches en Art Numérique - Jean-François JÉGO
La synthèse de recherche intitulée « L’œuvre interactive de recherche-création vectrice d’hybridations », sera l’occasion de présenter des recherches inédites sur le thème « Arts numériques & écologies : le virtuel au prisme de l’écosophie ».
Résumé
Cette synthèse de recherches porte sur les processus de création et de réception des œuvres d’art numérique interactif. La première partie décrit la cocréation de 21 œuvres, telles que des installations, des performances et des mises en scène, qui se situent à l’intersection de l’art, de la technologie et des sciences cognitives, dont la linguistique. Elle explore leurs interconnexions en retraçant leurs histoires à travers la proposition d’une généalogie, en les situant dans des contextes de recherche-création, d’expositions et de festivals. La seconde partie détaille les processus interactifs en jeu et des méthodes de création artistique en temps réel qui prennent en compte la gestuelle expressive pour interagir en environnement virtuel. Ces approches s’appuient sur la modélisation informatique du geste et sur les notions de présence et d’incarnation virtuelle. Elles examinent l’expérience virtuelle, de l’entrée à la sortie, en mettant l’accent sur l’engagement des participant⸱es. Elles abordent plusieurs aspects, tels que l’imitation, l’agentivité, les affordances, la continuité perceptuelle entre le réel et le virtuel, les mécanismes de narration et de dramaturgie. La troisième partie présente la cartographie ACCE qui place les œuvres numériques interactives à l’intersection de quatre pôles : création, recherche, enseignement et diffusion, associés à des milieux spécifiques (ateliers, laboratoires, salles de classe, espaces d’exposition). Des résultats de croisements émergent : des contextes de création hybrides (résidences ouvertes ou non, ateliers pratiques, sessions de jam) ; des hybridations des dispositifs (continuum de réalités virtuelles et augmentées) ; des porosités entre les différents types d’œuvres (de l’installation aux formes scéniques en les liant au concept de transmédia) ; des cohabitations technologiques (anciennes et modernes), des rôles croisés (tels que conférencier⸱e-performeur⸱euse). Cela influence l’évolution des métiers de la scène et amène aussi à considérer l’utilisation des métavers pour élargir l’accès aux œuvres tout en abordant les défis de la médiation. Enfin, l’exploration de nouvelles hybridations disciplinaires élargit le champ de recherche, notamment aux écologies. Cela conduit à la présentation d’un ouvrage inédit qui explore les ambivalences entre l’art numérique et les enjeux environnementaux. Il présente plus de 200 œuvres pour illustrer l’évolution de la production artistique au fil des avancées technologiques, notamment le temps réel et l’intelligence artificielle. Il montre que les artistes contribuent ainsi à l’émergence de nouveaux courants et mouvements artistiques associés à ces avancées. Cependant, la production et la diffusion d’œuvres nécessitent une quantité croissante d’énergie et de matières premières, parfois rares, et provoquent une augmentation des déchets en raison de l’obsolescence programmée. De plus, les « géants du Web » propulsent ces innovations en les rendant accessibles au prix d’une exploitation immodérée des données personnelles et l’attention, ce qui entraine une crise de la sensibilité, voire une homogénéisation des esthétiques. Pour aborder les ambivalences de l’utilisation des technologies à des fins artistiques est proposé un continuum d’écologie de la création et de l’innovation, qui suggère des alternatives pour les enjeux environnementaux, collectifs et individuels. Il s’inspire du concept d’écosophie, qui relie les écologies environnementales, sociales et mentales. Il apparaît alors que les artistes explorent de nouveaux éco-imaginaires numériques, étudiant les interactions entre milieux naturels et artificiels, les intersections et les symbioses, ainsi que les liens entre le temps, le progrès et la technologie conduisant à l’avènement d’un écoumène hybride. Ce nouvel espace met en évidence l’importance de l’interaction autour du concept de résonance écho-sophique, qui favorise l’engagement et la participation, en particulier à l’ère des outils de communication numériques et métaversels. Enfin sont abordés le caractère éphémère des arts numériques et les enjeux de leur conservation et de leur postérité.
Le jury est composé de :
Roberto BARBANTI, Professeur Emérite, Université Paris 8, Garant
Carole HOFFMANN, Professeure, Université Toulouse 2, Rapporteure
Jean-Paul FOURMENTRAUX, Professeur, CNRS – Aix-Marseille Université, Rapporteur
Valérie GOURANTON, Professeure, INSA – INRIA Rennes, Examinatrice
Emmanuel MAHE, Directeur de Recherche, École Nationale Supérieure des Arts Décoratifs, Examinateur
Marion BLONDEL, Chargée de Recherche, HDR, CNRS – Université Paris 8, Examinatrice
Cédric PLESSIET, Professeur, Université Paris 8, Examinateur
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Date : Soutenance le 10 oct. 2025, 14h30, ouverte au public
Lieu : Maison de la recherche, Amphithéâtre MR 002, rdc, Université Paris 8
Infos : Résumé, inscription et diffusion en direct ici https://www.jfcad.com/hdr/
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